« Notre économie fonctionne toujours selon l’ancien modèle, tout le monde sait que c’est insoutenable, tout le monde comprend ce que signifie la transition », explique Charles Eisenstein, lors de cet entretien vidéo accordé à Mediatico et à PlaceToB, lors du dernier OuiShare Fest, le festival de l’économie collaborative qui s’est tenu à Paris en mai 2015.
Écrivain et conférencier, chantre d’une société alternative basée sur l’économie du don, Charles Einsenstein nous livre ici sa solution face à la crise : « S’affranchir du passé ».
Allons bon. Le monde tournerait-il à l’envers ? Serions-nous dans l’erreur en perpétuant le modèle d’une économie compétitive qui nous a garanti progrès, richesse et suprématie ? Suprématie sur qui, au fait ? « Des gens meurent de faim sur terre, non parce qu’ils manquent de ressources mais parce qu’on ne les partage pas équitablement », décode-t-il.
Et Charles Eisenstein de nous raconter une autre histoire sur l’avenir du monde, avec « les opportunités offertes par le modèle d’une économie collaborative, non compétitive et non anxiogène ». La voix est douce et posée. Le regard est clair. Et s’il était visionnaire ?
Le penseur américain a aussi livré quelques réflexions sur le réchauffement climatique. Faut-il s’en protéger parce que d’immenses catastrophes nous attendent ? Habituelle, cette réponse ne lui convient pas. Il explique qu’une réponse anxiogène ne fera changer ni nos comportements, ni nos mentalités.
Pour Charles Eisenstein, « le dérèglement climatique est le résultat d’une séparation profonde et historique entre l’Homme et la Terre ». Exploitation, gaspillage, consommation déraisonnée… Pour changer le cours de notre histoire, il faut d’abord changer de scénario.
Osons dire que nous aimons cette planète, que le changement climatique va lui faire du mal, qu’il faut la protéger. « Nous devons respecter la planète comme notre mère », estime Charles Eisenstein. Et l’auteur américain de nous interpeller : « Aime-t-on notre mère parce qu’elle prend soin de nous ? Non, juste parce qu’on l’aime ». Une déclaration d’amour fiévreuse à l’heure du réchauffement climatique. L’amour serait-il la planche de salut de l’humanité ?
Interview réalisée au OuiShare Fest avec Mediatico, au Cabaret Sauvage, mai 2015
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