Why do I care – l’appel des consciences pour le climat

Publié le 26/07/2015

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Le service d’ordre est impressionnant. En arrivant aux abords du Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE), à Paris, ce mardi 21 juillet, on sent bien que le dispositif est extraordinaire.

Du politique au religieux

A l’ouverture du Sommet des Consciences pour le climat, « The climate, why do I care ? », on retrouve notamment Kofi Annan, ancien secrétaire général de l’ONU, Albert II de Monaco, Michael Higgins, le président irlandais, et bien sûr François Hollande.

Le président français a en effet impulsé cette rencontre sur les conseils de Nicolas Hulot, son envoyé spécial pour la protection de la planète. Pas facile d’organiser un sommet œcuménique sur un sujet dans un pays laïc, mais à 4 mois de la COP21, l’enjeu est si crucial…

Aboutir à un accord sur le climat, c’est « renoncer à utiliser 80% des ressources d’énergies fossiles facilement accessibles dont nous disposons encore, a-t-il affirmé. Nous pouvons le vivre comme une contrainte, c’en est une. Mais c’est aussi une opportunité de bâtir un monde plus sûr et plus équitable ».

Après les discours spirituels des politiques, place aux discours politiques des chefs spirituels ! Car ce jour-là, plus de 40 personnalités morales et religieuses sont venues partager leurs convictions, leur volonté d’agir et leurs solutions face au changement climatique.

Bartholomée Ier (patriarche de Constantinople), le Cardinal Turkson (Conseil pontifical pour la Justice et la Paix), David Rosen (American Jewish Commitee)… tous ont réaffirmé leur engagement, en accord avec leur foi, et leur responsabilité d’agir contre le changement climatique.

Du religieux au spirituel

Du quatuor Polyphony, composé de musiciens israéliens et palestiniens, à la danse traditionnelle japonaise de Nobuko Kashiwagi en l’honneur de la nature, les sessions étaient ponctuées d’interludes artistiques, qui offraient à la salle des moments de pause et de réflexion silencieuse.

Les peuples autochtones ont rappelé l'importance d'une alliance internationale pour le climat.

Les peuples autochtones ont rappelé l’importance d’une alliance internationale pour le climat.

Les représentants des religions ont aussi pu partager l’expérience de personnalités très impliquées sur les questions climatiques et des défenseurs de l’environnement.

L’altermondialiste indienne Vandana Shiva est ainsi venue raconter son combat pour les droits des fermiers dans son pays ; Muhammad Yunus, prix Nobel de la Paix, l’aventure du micro-crédit. Les peuples autochtones d’Amazonie Sarayaku (Equateur) et Guarani-Kaiowa (Brésil) ont également eu une large tribune.

Co-fondateur de Instituto Terra, le photographe brésilien Sebastiao Salgado, a livré un témoignage bouleversant sur la déforestation massive qui a ravagé son pays pendant sa jeunesse. Sœur Chan Khong, représentante de Thich Nhat Hanh et du Village des Pruniers, a fait méditer la salle et rappelé cette vérité essentielle : « Je dois toucher ma paix avant de « faire » une décision ».

L’appel des consciences

La rencontre d’univers qui se côtoient finalement peu semble inspirer les participants, même si chacun sait que le vrai travail reste à accomplir… « Je ne suis pas religieuse, confie Vandana Shiva dans le hall du Palais d’Iéna, mais nous avons besoin d’une nouvelle conversion, de solidarité et d’espoir. Et l’alliance de tous les acteurs est absolument nécessaire. »

Une alliance concrétisée par le lancement de l’appel des consciences pour le climat,  en fin d’après-midi, avec les interventions de Ségolène Royal, de Laurent Fabius et de Nicolas Hulot.

Arnold Schwarzenneger, vice-président fondateur du R20 (Regions of Climate Action), co-organisateur du sommet, est lui intervenu à distance : «le changement climatique, ce n’est pas de la science-fiction, c’est une bataille dans le monde réel, qui nous touche dès à présent. »

Le sommet a aussi été l’occasion de lancer « Green Faith in Action », une initiative mondiale visant à « rendre les villes de pèlerinage de toutes obédiences religieuses et spirituelles sobres en carbone et résilientes aux dérèglements climatiques ». Sont notamment concernées la Mecque, Touba (Sénégal), Lourdes, Fatima (Portugal), Amritsar et Benarès (Inde).

La clôture, symbolique, est revenue aux enfants, jeunes lecteurs de Bayard, partenaire du Sommet, rejoints sur scène par toutes les personnalités pour une photo souvenir. Un appel à se mobiliser pour les générations futures, car comme l’a dit Susan George, présidente d’honneur d’ATTAC : « En nous-mêmes, nous pouvons trouver la force et le courage de se tourner vers les autres et de rester ensemble le temps qu’il faut pour agir. Car plus l’on attend, plus le coût est élevé… »

++ En savoir plus ++

  • Un retour en images sur le Sommet des Consciences
  • Un reportage sur la déforestation et le combat des indiens Guarani, représentés au Sommet
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