COP23 : Jour 2, au cœur des difficiles négociations

Publié le 15/11/2017

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Déjà le 2e jour de Place to B à la COP23 ! La seconde semaine des négociations se poursuit à Bonn et nous sommes là pour vous faire vivre à distance ce qu’il s’y passe. Prêts pour votre dose quotidienne de COP ?

Défaut de médiatisation

De l’avis de pas mal de participants de cette COP, les médias sont bien peu présents sur place. Les journalistes, identifiables à leur badge presse, ne sont pas nombreux sur les zones Bonn et Bula. On l’observe d’ailleurs dans les médias français et internationaux . Ils sont peu nombreux à disposer d’un ou plusieurs envoyés spéciaux sur place à Bonn. La COP23 pâtit manifestement d’un déficit de médiatisation auprès du grand public. La politique restrictive choisie cette année par l’organisation pour l’accès aux deux zones (dont nous vous parlions déjà hier), n’arrange pas les choses. Certains journalistes de grandes agences internationales sont bien présents à Bonn mais n’ont pas d’accréditations pour accéder à la COP ! Difficile dans ces conditions pour le grand public d’avoir une bonne vision de ce qui se passe ici…

Kezako les négociations ?

A cela, il faut bien sûr rappeler la difficulté pour les non-experts d’interpréter ce qu’il se passe dans les sessions de négociations. Pour ceux qui nous suivaient déjà pendant la COP21, vous vous souvenez peut-être de cet article d’Adrien qui reprenait une idée de Mathieu Orphelin ? Le hashtag #ParlecommealaCOP avait été repris à l’époque par pas mal de citoyens et de médias. Sans doute amusés par cette méthode de travail et ces documents remplis de crochets. Il s’agit pourtant d’un mode de fonctionnement général des négociations climat. Il permet en effet de progresser pas à pas. Depuis un ensemble d’avis et d’opinions divergentes portés par les différentes parties jusqu’à un texte commun et validé par tous. Une méthode néanmoins bien difficile à vulgariser et qui rend la tâche particulièrement ardue aux nouveaux arrivants à la COP !

La boîte à outils du nouveau négociateur

Comment font alors ceux qui n’ont pas l’expérience de plusieurs années de négociations ? Nous, par exemple, à Place to B. Mais également tous les jeunes délégués ou ces représentants d’ONG observatrices qui se forment à l’épreuve du feu des négociations ? Heureusement, plusieurs outils existent pour faciliter notre tâche à tous. Nombreux sont les acteurs présents à suivre Climate Tracker sur Twitter. Ils récapitulent les interventions et pointent les différents documents évoqués en sessions. Chaque matin, on pense aussi à récupérer à l’entrée des négociations sa Newsletter ECO mise en place par les ONG depuis 1972 ! On peut aussi compter sur les réseaux pour s’entraider et partager l’information. On ne remerciera ainsi jamais assez le Réseau Action Climat pour le débriefing quotidien qu’il propose à ses adhérents et qui est partagé ensuite largement, par exemple par nos amis du GERES 😊

Les avancées

En parlant de débriefing quotidien, voici d’ailleurs les nouvelles de ce mardi qui s’est achevé. Du côté du positif, l’agriculture ! Un programme de travail est maintenant acté et dresse les étapes attendues sur 2018. Sur d’autres sujets déjà évoqués hier, comme l’action pré-2020 et le relèvement des ambitions dès maintenant, les négociations restent très difficiles. Des moyens de contournement pourraient être adoptés par la présidence fidjienne. Pour ne pas bloquer les discussions et faire valider une feuille de route. Ce sera sans doute au détriment de la précision et de la clarté des engagements hélas.

Le mauvais coup de l’Australie

Point sans doute le plus négatif, les pays développés ont décidé de mettre en opposition financement de l’adaptation et « pertes et dommages ». Ce serait pour eux l’un ou l’autre, mais pas les deux. Au point que l’Australie a même propose d’abandonner carrément la question des pertes et dommages ! Et a donc récupéré pour sa peine l’un des deux Fossil of the Day Awards remis aujourd’hui par le Climate Action Network.

Communications et actions

Et le deuxième Fossile nous demanderez-vous ? Et bien c’est le pays hôte, l’Allemagne, qui en a écopé ! Pour avoir vu ses émissions repartir à la hausse en 2017. Un sacré symbole (après celui de la France de la semaine dernière) de la zone de turbulence que la COP traverse. Nous nous heurtons à la dissociation entre discours et la réalité du terrain. A savoir les décisions encore prises au quotidien par les gouvernements. Difficile pour un pays hôte de la COP et une Angela Merkel surnommée « la chancelière climat » d’assumer ce vrai échec. Dû d’ailleurs en grande partie au retard pris sur le charbon allemand.

De la joie, mais pas tant que ça non plus, à la COP23…

Il est pareillement reproché à Emmanuel Macron et son #MakeThePlanetGreatAgain de reculer sur la baisse du nucléaire. Ou de prendre des décisions qui vont à l’encontre de l’Accord de Paris comme sur la mine d’or en Guyanne. Ce sont ces « récits conflictuels » qui apparaissent au grand jour à la COP. Et ils compliquent bien-sûr aussi bien les négociations que les relations avec les ONG…

Angela et Emmanuel arrivent

Nous pourrons sans doute en être encore témoins demain. Ce sera déjà mercredi et les dirigeantes et dirigeants d’une quarantaine de pays feront leur entrée à la COP. Nous serons bien-sûr là pour écouter ce qu’ils auront à nous dire !

Alors restez avec nous au plus près de la COP23 et profitez des photos de cette 2e journée ! A très vite 😊

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